Voici enfin le retour des Failshion Awards. Il n’y avait pas eu d’édition l’année dernière, faute de temps, du coup celle-ci va regrouper 2012 et 2013. Failshion c’est la contraction de Fashion et de Fail, mais bon je ne vais pas vous le raconter à chaque fois, vous devriez le savoir maintenant. Imaginez des Gérard de la mode…
Un mannequin blanc maquillé en noir, ça donne un mannequin noir
Pas con, fallait y penser… ou avoir l’esprit tordu. Plutôt que de photographier une femme noire on va prendre une blanche. Le magazine de mode Numéro, pour illustrer une série de photos appelée African Queen, a osé avoir recours à ce subterfuge. La connerie n’a pas de limite.
Le K-Way à 5000 euros… en vison
Je ne vais pas perdre de temps à vous raconter la vie des visons et à cracher sur K-Way, je vais juste vous montrer cette vidéo :
(j’imagine que la vidéo vous a aussi ouvert l’appétit alors continuons)
Après le stylisme, Kate Moss s’essaie au sushi
Le légendaire top anglais, hypocritement bannie puis hypocritement réhabilitée pour quelques excès en matière de toxicomanie, est de retour en grâce. Une boîte sobre, une photo en macro de sequins aux couleurs du Royaume-Uni… ou de la France puisque ce sont les mêmes. Pour être plus précis il s’agit de la Kate Moss Box. On n’en sait pas trop sur la sélection : a-t-elle participé à l’élaboration des nouvelles recettes ? a-t-elle fait une sélection de ses sushis préférés ? Aucune idée, l’important c’est d’avoir son nom en gros sur la boîte et sur les pubs. Traduisez par : ça ne sert donc à rien mais ça vend.
Le Top Model qui avait une trop forte poitrine
Elle s’appelle Jourdan Dunn. Jeune femme noire de 22 ans, elle avait notamment dénoncé le racisme dans la mode, mais ce qui lui est arrivé l’été dernier dépasse sans doute tout ce qu’elle avait pu imaginer : castée pour assurer un défilé Dior, la top model a été recalée du podium au motif qu’elle avait des « formes trop généreuses », notamment de trop gros seins…
Abercrombie
Depuis l’arrivée très remarquée de la marque américaine sur les Champs Elysées, les bad buzz se succèdent : pas de vêtements au-delà de la taille 38 (rappelons que les françaises font du 42 en moyenne), interdiction pour le personnel de porter du noir et obligation de porter un parfum. On tombe dans le ridicule, le pathétique. Diktats imposés et management autocratique, Abercombie & Fitch a presque tout d’une grande marque, le style en moins.
Jil Sander et le sac en papier à 290 dollars
Un sac en papier à 200 euros, oui le même que celui qu’on te file au Mc Do quand tu commandes à emporter… mais là y’a écrit Jil Sander alors c’est plus cher. C’est ça le luxe, c’est ça la mode. Et si ça vous choque c’est que vous n’avez rien compris. Si vous pensez que n’importe qui pourrait faire un sac en papier, vous n’avez vraiment rien compris.
Failshion d’honneur pour Jeremy Scott
Injustement ignoré par l’AFA (Académie des Failshion Awards) lors des deux premières éditions, Jeremy Scott mérite une récompense pour l’ensemble de ses collaborations avec adidas.
Chaque année le massacre continue… à l’année prochaine Jeremy !
Les doigts de gant de chez Colette
En réalité, il s’agirait d’une bague… ou d’une mitaine inversée… ou d’une capote en laine pour micro-pénis ? On ne sait pas trop. Et on ne veut pas savoir. 65 euros le doigt, même Odile Deray n’en voudrait pas.
Culture pub
Difficile de départager les marques dans cet exercice… Il serait trop facile d’accabler Guerlain pour sa publicité Shalimar. Certes le spot diffusé au cinéma était absolument insupportable mais à y regarder d’un peu plus près, ce n’est peut-être pas le pire. Ba-doum-ba !
Que dire de la publicité Chanel numéro 5 avec… Brad Pitt ? Le pari était osé de mettre un homme en scène pour promouvoir un parfum de femme. Mais pourquoi accompagner cette audace d’un spot qui ressemble à un mauvais film amateur ? Un mec qui porte un bouc et des cheveux longs, une image en noir et blanc et le fameux « inévitable » pour conclure.
Cartier la joue plus finement… en apparence. Opulence, luxe et traditions sont au cœur de ses publicités… n’en demeure pas moins que derrière l’esthétique impeccable et l’onirisme de l’Odyssée se trame quelques relents colonialistes bien rétrogrades. Mais bon… ça doit faire partie des codes du luxe.
Dior avait fait n’importe quoi en mêlant Marilyn Monroe, Charlize Theron et The Gossip dans la Galerie des Glaces du Château de Versailles… Alors autant continuer :
Cette fois l’égérie s’appelle Robert Pattinson, pseudo vampire mièvre pour midinette, et la musique est signée Led Zeppelin avec le mythique Whole Lotta Love. Mélanger des symboles qui ne vont pas ensemble, qui n’incarnent ni Dior, ni Paris, ni le luxe, ni une époque et ni même la mode, il fallait le vouloir pour y arriver, Romain Gavras a réussi. Bravo.
Mais la pire publicité de l’année est presque passée inaperçue… il s’agit du spot pour La Vie est Belle de Lancôme. On ne pouvait imaginer plus ringard. « Dans un monde fait de diktats et de conventions, y’aurait-il une autre voix ? », et là apparaît Julia Roberts vêtue de blanc telle la vierge. Elle se défait de ses chaînes (de cristal, faut pas déconner non plus) et puis elle sourit. Oui elle sourit. Ajoutez à cela Beautiful Days du groupe belge Venus, qui est certes une chanson sublime mais déjà utilisée dans 758 spots de publicité… On crève devant tant de clichés…
Nabilla défile pour Jean-Paul Gaultier
Gaultier a l’air sympa mais il a le don pour couler les marques pour lesquelles il bosse, y compris la sienne. Gaultier aime bien s’entourer de stars… sans doute en mal de notoriété, le couturier a eu la riche idée d’inviter Nabilla à défiler. Oui on parle bien de cette jeune femme connue pour avoir participé à une émission de télé-réalité, célèbre pour sa tirade « nan mais allô quoi » et sculptée à coup de bistouri. Le summum de la vacuité et du mauvais goût.
Le Sweat
Moitié Geek, moitié People of Walmart, faussement sportswear, star des podiums chez Kenzo et Balenciaga, le sweat a fait son retour en grasse… pardon en grâce. Il était donc temps que la collaboration de Balenciaga et Ghesquière s’arrête là, il s’apprêtait à nous refourguer le bas de jogging pour les prochaines saisons. Sachez que pendant ce temps, Prada nous prépare le retour du t-shirt par-dessus la chemise pour 2014…
Le graphiste a encore fait une connerie
Les photomontages sont légion dans le domaine de la mode. Le magazine qui en use et abuse c’est Vogue. Cette une avec Lady Gaga est tout simplement affligeante… Gaga se fout à poil tellement souvent qu’on connait son anatomie presque par cœur. On la voit mal faire le tour de sa taille avec ses mains. Comment s’imaginer que les gens de chez Vogue ont pu valider cette retouche ? Et aussi Pourquoi ?
Pire encore, l’exemple de Karlie Kloss qui prouve qu’on ne fait pas qu’affiner les silhouettes, on cache aussi la misère de l’anorexie… C’est moins drôle.
On ne les oublie pas non plus…
Ils ne figurent pas au palmarès de cette édition mais ne sont pas passés loin : Kanye West pour sa collaboration avec APC, Karl Lagerfeld qui continue de n’être que la caricature de lui-même, H&M pour ses co-brandings avec Margiela ou Isabel Marant sans oublier les bronzages douteux des mannequins sur ses affiches, le Vanity Fair français et ses 548 pages de pub par numéro, Elle et sa ligne éditoriale qui part en sucette ainsi que la nouvelle princesse Zahia. La mode, la mode, la mode… (soupir)
LoCiol 
Une réponse sur « Failshion Awards 2012 – 2013 »
bien vu !